Pêche dans la méditerranée : pourquoi ce qui marche en Adriatique ne marche pas dans le golfe du Lion ?

Après quelques années d’inaction, la Commission Européenne de reconnaitre que 88% des stocks en méditerranée sont victimes de la surpêche. Or, il est prouvé que la flotte sur cette mer est composée de 86.500 bateaux originaires de plus de 27 pays. D’ailleurs, 14 de ces pays ne sont pas membres de l’Union-européenne. Il devient alors urgent de remédier à cette situation et pourquoi ne pas adopter des stratégies plutôt originales pour venir à bout de la surpêche.

Les restrictions de pêche de la fosse de Jabuka : un bel exemple

Parmi les exemples que l’on pourrait suivre, nous avons les restrictions sur la pêche dans la zone de Jabuka. En effet, la zone avait été totalement fermée à la pêche en 2015 avant d’être rouverte en 2016, mais seulement pour les pécheurs italiens. Cependant, en 2017, sous la proposition de l’ONG MedReact, un projet de restauration a été mis en œuvre avec la création d’une zone de restriction en mer Adriatique. C’est une zone qui se situe dans un noyau de 1500 km et qui est fermée à la pêche et on a aussi 1000 km de zone tampon avec une réduction de 50%.

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Après 18 mois de restriction, les résultats ont été très encourageants avec une augmentation substantielle de la biomasse pour le grossiste de poisson à Marseille. Par exemple, la densité de merlu augmenté ainsi que celle de la langoustine. Ce qui est une initiative que les autorités aimeraient remettre sur la table pour d’autres zones de la méditerranée. Une zone de restriction de pêche est considérée comme étant un espace de repos et de reproduction des poissons.

Zone de restriction dans le golfe du Lion, à envisager

Le golfe du Lion est une zone située entre Marseille et Barcelone. Il s’agit d’une zone rectangulaire d’environ 2000 m² qui a été instaurée en 2009. L’objectif, c’était de restaurer le stock de merlus dans cette zone qui en compte de moins en moins. Pour cela, le projet entend limiter la présence de chalutiers de fond. D’ailleurs, ceux-ci sont un peu moins nombreux et travaillent un peu moins souvent que les autres types de bateaux. Environ 10 plus tard, la surpêche est toujours d’actualité dans cette zone et les conséquences sont toujours aussi perceptibles sur la faune locale avec une diminution de 85% comparé à 2003. Concrètement, il faudrait instaurer une restriction à la pêche pour espérer obtenir des résultats satisfaisants.

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Les différences de réglementations : un frein à l’harmonisation des pratiques

Les différenciations réglementaires constituent un obstacle majeur à l’harmonisation des pratiques de pêche en Méditerranée. En effet, chaque pays riverain impose ses propres règles et limite la coopération entre les acteurs. Alors que certaines zones dans le golfe du Lion sont soumises à des restrictions strictes, d’autres secteurs bénéficient de réglementations plus permissives.

L’une des principales difficultés réside dans la diversité des engins de pêche utilisés par les différents pays méditerranéens. Chaque nation a ses préférences et méthodes spécifiques, ce qui crée une fragmentation au niveau des pratiques halieutiques. Par exemple, en Adriatique où il existe une interdiction totale sur certains types de filets maillants dérivants responsables d’une surpêche dévastatrice pour les stocks de poissons côtiers. Malheureusement, ces mesures ne sont pas appliquées uniformément dans tout le bassin méditerranéen.

Il y a aussi une disparité dans les sanctions imposées aux contrevenants aux règles établies pour protéger les ressources marines. Certains pays appliquent strictement leurs lois avec des amendes sévères ou même la confiscation complète du matériel de pêche utilisé illégalement, tandis que d’autres font preuve d’un laxisme désolant en matière de répression.

Cette hétérogénéité réglementaire crée un climat d’injustice flagrant pour ceux qui se conforment aux lois mais doivent faire face à une concurrence déloyale venant notamment des bateaux battant pavillon étranger qui profitent de réglementations plus permissives. Ces disparités entravent les efforts en matière de gestion durable des ressources marines et empêchent une véritable coopération transfrontalière.

Pour surmonter ces obstacles, il faut mettre en place des mesures communes pour la préservation des stocks halieutiques. Cela impliquerait aussi l’élaboration de politiques incitatives pour encourager la mise en œuvre effective de ces règles.

Le manque d’harmonisation dans les pratiques et réglementations liées à la pêche constitue un frein majeur à la préservation des écosystèmes marins du golfe du Lion. Il est crucial que tous les pays riverains travaillent ensemble pour trouver des solutions durables qui protègent efficacement les ressources naturelles tout en garantissant un avenir viable pour l’industrie halieutique méditerranéenne.

Les conséquences écologiques des méthodes de pêche en Méditerranée : une nécessité de prendre des initiatives

Les conséquences écologiques des méthodes de pêche en Méditerranée sont indéniables. Les techniques de pêche intensive, telles que la chalutière ou le filet maillant, ont un impact dévastateur sur les écosystèmes marins.

Effectivement, ces pratiques entraînent une diminution drastique de certaines espèces halieutiques, fragilisant ainsi toute la chaîne alimentaire marine. L’utilisation d’engins de pêche non sélectifs conduit à la capture accidentelle et à la mort de nombreuses espèces non ciblées comme les tortues marines ou les dauphins.

Face à cette situation préoccupante, il est impératif de prendre des initiatives pour protéger notre environnement marin. Une solution envisageable serait d’établir des zones de restriction dans le golfe du Lion afin de réguler et contrôler les activités de pêche.

Cela permettrait notamment d’éviter la surpêche dans certains secteurs sensibles et favoriserait la reconstitution des stocks halieutiques. En instaurant ces zones protégées où seules certaines techniques durables seraient autorisées, on pourrait réduire significativement l’impact écologique tout en préservant l’activité économique liée à la pêche.

Vous devez l’environnement. Des subventions pourraient être accordées aux pêcheurs qui s’engagent volontairement dans une démarche responsable et durable.

Il conviendrait d’impliquer les acteurs de la filière pêche dans la mise en place de mesures concrètes. Les associations de pêcheurs pourraient participer activement à l’élaboration des réglementations et être consultées lors de leur mise en œuvre.

Une meilleure sensibilisation du grand public sur les enjeux écologiques liés à la pêche en Méditerranée est primordiale. Il est nécessaire d’informer et d’éduquer afin que chacun comprenne l’importance de préserver nos ressources marines.

Il est impératif d’agir rapidement pour inverser la tendance destructrice qui affecte les écosystèmes marins en Méditerranée. La création de zones de restriction dans le golfe du Lion, associée à des pratiques durables et responsables, offre une perspective encourageante pour protéger notre patrimoine naturel tout en préservant l’activité économique liée à la pêche.